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Chirac. Petits meurtres en famille

Chirac. Petits meurtres en famille

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  • Résumé

    DU MÊME AUTEUR

    Les Juifs de France de 1789 à 1860. De l'émancipation à l'égalité, coll. « Diaspora », Calmann-Lévy, 1976.

    Les Juifs de France, Bruno Huisman, 1983.

    Pour le meilleur et pour le pire, Bibliophane, 1986.

    La Révolution française et les Juifs, Robert Laffont, 1989.

    Ces Don Juan qui nous gouvernent, Édition° 1, 1999.

    Philippe Séguin, le Gavroche de la République, Ramsay, 1999.

    Le Roman de Carthage :

    Hamilcar, le lion des sables, Édit1ions, 1999 ; Le Livre de poche, 2001.
    Hannibal sous les remparts de Rome, Édit1ions, 1999 ; Le Livre de poche, 2001.
    Hasdrubal. Les Bûchers de Megara, Édit1ions, 2000 ; Le Livre de poche, 2002.

    La Soudanite, Calmann-Lévy, 2002.

    Un livre présenté par Joseph Vebret

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    envoyez vos nom et adresse, en citant ce
    livre, aux Éditions de l'Archipel,
    34, rue des Bourdonnais, 75001 Paris.
    Et, pour le Canada, à
    Édipresse Inc., 945, avenue Beaumont,
    Montréal, Québec, H3N 1W3.

    eISBN 978-2-8098-1539-9

    Copyright © L'Archipel, 2003.

    Avant-propos

    Évoquant le XIXe siècle, l'abbé Mugnier, confesseur attitré du Tout-Paris littéraire, décrivait « un siècle qui débute par le consul Bonaparte et qui finit par le président Loubet1 ». Du XXe siècle, s'il avait pu le juger avec le même recul, il aurait pu dire que, s'ouvrant avec Loubet, il se referma avec Jacques Chirac : deux hommes qui ont beaucoup en commun. Immodérément attachés à une République modérée, ils incarnent ou veulent incarner la France profonde, rurale, contre les élites parisiennes, les grandes dynasties bourgeoises ralliées à la « Gueuse » ou les technocrates qu'ils rendent responsables des maux de leur patrie, et pour lesquels ils n'éprouvent aucune affinité.

    Rien ne prédisposait en outre les deux hommes à grimper marche par marche l'escalier menant au plus prestigieux ? et au plus difficile d'accès ? des palais : celui du 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré. Ils étaient d'honnêtes « arrondissementiers » ayant su se tailler un fief à leur mesure et paraissaient plus doués pour présider des comices agricoles que pour mener des négociations avec les têtes couronnées du temps ou les grands de ce monde. À tout bien le prendre, au terme d'une carrière laborieuse et en donnant le meilleur d'eux-mêmes, ils pouvaient espérer devenir présidents de conseil régional, voire ? mais c'était un rêve fou auquel ils refusaient de songer ?, l'espace d'une éphémère coalition gouvernementale, pour des raisons d'arithmétique parlementaire, être promus sous-secrétaires d'État ou secrétaires d'État aux Colonies, à la Marine marchande, aux Beaux-Arts ou à l'Agriculture. Les bienfaits qu'ils auraient alors répandus sur leur canton ou leur circonscription leur auraient valu de donner leur nom à l'artère principale de la sous-préfecture devant laquelle une statue, érigée grâce à une souscription publique, eût rappelé leur souvenir.

    Dans l'un et l'autre cas, les circonstances en décidèrent autrement. La mort coquine de Félix Faure et la nécessité de mettre un terme à l'affaire Dreyfus, qui déchirait la France, conduisirent Émile Loubet à l'Élysée, où il trouva rapidement ses marques. Jacques Chirac, lui, a bénéficié d'un triple rejet. En 1995, après les quatorze années de règne de François Mitterrand, dont les facettes cachées avaient fini par jeter l'opprobre sur son propre camp, Lionel Jospin, candidat du parti socialiste, n'avait aucune chance de l'emporter. Le maire de Paris bénéficia de l'effet TSB (Tout Sauf Balladur), qui lui permit d'éliminer son principal rival à droite, les Français ne voulant pas d'un clone de François Guizot et d'André Tardieu, dont la vision du monde ne dépassait pas les salons du faubourg Saint-Germain.

    En 2002, empêtré dans les affaires et brocardé par les Guignols de l'Info sous les traits de « Supermenteur », portant la faute inexcusable d'avoir maladroitement dissous la Chambre des députés le 21 avril 1997, il était donné pour battu et ne dut son salut qu'à l'élimination surprise, au premier tour, de son probable successeur, Lionel Jospin, victime de la multiplicité des candidatures « primaires » à gauche et à l'extrême gauche. En quelques secondes, le temps que défilent sur les écrans de télévision les visages des candidats qui s'affronteraient au second tour, le Président sortant troqua son habit de « Supermenteur » pour la cuirasse d'un saint Georges chargé de terrasser le dragon Le Pen. Cette métamorphose lui valut d'être élu avec un score digne d'une république bananière et avec l'appui d'une gauche se donnant le frisson d'un antifascisme de pacotille.

    En suivant distraitement les résultats, qui ne me plongeaient pas dans des affres d'enthousiasme, j'ai songé à un vers de John Donne : « Nul homme n'est une île en soi-même », qui s'applique merveilleusement au « plus parisien des Corréziens et plus corrézien des Parisiens ». Il faut se garder des apparences et des évidences. Un individu, dans certaines circonstances, peut se montrer supérieur à ses capacités et à ses qualités parce que porté par son environnement, ce continent qui l'entoure et auquel le relient de mystérieux fils.

    Sans l'avoir réellement voulu, il se trouvait désormais, toutes proportions gardées, sur un pied d'égalité avec les autres chefs d'État de la Ve République devant lesquels il faisait jusque-là piètre figure, sorte de nain juché sur les épaules de géants. L'Histoire ne l'avait pas adoubé comme elle le fit pour Charles de Gaulle, Jeanne d'Arc des temps modernes, résolu à bouter hors de la « doulce France » aussi bien l'envahisseur étranger que l'ennemi intérieur. Contrairement à Georges Pompidou, il n'était pas le dauphin désigné, bon gré mal gré, par le monarque en place pour assurer la continuité de la dynastie et malmené afin d'éprouver sa capacité à régner. Il n'avait rien non plus d'un Valéry Giscard d'Estaing, cette superbe mécanique intellectuelle, qui ne pouvait pas ne pas être chef d'État et qui n'a jamais compris pourquoi ses concitoyens ont finalement décidé de se priver de ses talents, aussi grands que l'estime qu'il se porte.

    Enfin, à la différence de François Mitterrand, il n'avait pas de revanche à prendre après des décennies passées dans une opposition farouche qui l'avait réduit au rang de paria auquel tout, par principe, était refusé. Le destin ne s'était guère montré ingrat envers lui. Sa « traversée du désert » fut ponctuée de divers séjours dans les oasis du pouvoir, à la mairie de Paris de 1977 à 1995, à Matignon de 1974 à 1976 puis de 1986 à 1988, et par procuration de 1993 à 1995, tandis que son mouvement, le RPR, sur lequel il exerçait une autorité sans partage, conservait de nombreux fiefs municipaux, départementaux et régionaux, dans le cadre d'un système faisant une large part aux collectivités locales.

    À quoi doit-il le fait qu'il restera dans l'Histoire, plus qu'un Loubet ou un Fallières, au côté de ses prédécesseurs ? Est-il porteur d'un message ? Non. Il n'a pas de convictions, tout au plus des opinions aussi tranchantes que fluctuantes. Il n'a pas de projet de société et sa cote de popularité est inversement proportionnelle à son degré d'implication dans les affaires de l'État. Il n'incarne pas le pays réel, replié qu'il est sur une France rurale en voie de disparition, et sa stature sur le plan économique, voire international, est des plus minces. Autant dire qu'il faut chercher ailleurs les raisons de sa survie et de son exceptionnelle carrière. Et l'on n'en voit qu'une seule : ce politicien provincial est le Nemrod de la Ve République, un grand prédateur, au tableau de chasse impressionnant, qui a su éliminer patiemment tous ceux qui se trouvaient sur son chemin et qui sous-estimaient ses capacités à décimer la classe politique à laquelle il appartient.

    En un mot, il a rendu ses lettres de noblesse à l'assassinat politique ? symbolique ?, art passé de mode depuis le milieu du XXe siècle. Cette thèse peut surprendre. La lecture de ce livre montre qu'elle constitue l'une des clefs du personnage ? une parmi tant d'autres...

    1.Journal de l'abbé Mugnier (1879-1939), Mercure de France, 1985, p. 119.

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    La mise à mort de la gauche c...

    Source : L'Archipel
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