Faubourgs des Amériques

La nuit du 6 septembre 1620, dans la brume et la discrétion, un trois-mâts ventru quitte le port de Plymouth avec cent deux passagers à bord. Le navire s'appelle le Mayflower, on sait la suite... Mais l'aventure prodigieuse de ce voyage reste ignorée, et le narrateur, qui vit dans l'étrange faubourg à demi détruit d'une moderne Metropolis,.rêve d'en faire un film à grand spectacle. Déjà il projette sur l'écran de son imagination l'odyssée grandiose qu'il en a tirée, mêlant à la traversée des premiers émigrants puritains, ides instantanés de l'Amérique d'aujourd'hui,. ainsi que. le reflet de son humble et très mystérieuse existence. Introduit dans son rêve, on se familiarise avec cette Arche de Noé en plein déluge qu'est le Mayflower. De William Brewster et' William Bradford, âmes de l'expédition, au dernier des mousses surnommé l'Ecureuil, on découvre les drames, les angoisses, les divisions qu'engendre une traversée de soixante-six jours dans des conditions que seules la foi ou la misère permettent d'entrer. Avec la petite Nora, orpheline embarquée sans le savoir dans une épopée, on vit les épidémies, la promiscuité, la tempête et les tentatives de mutineries, fermement dominées par le groupe des « Saints », qui se savent les élus de Dieu.
Par le seul miracle de l'écriture et d'un songe baroque aux prolongements imprévisibles, les temps se bousculent, les siècles s'entrecroisent, Howard Hughes transparaît au large de Princetown, l'Histoire s'écrit en graffiti sur les murs lépreux du faubourg en ruine, et le chat Melrose, échappé d'on ne sait quel pays des merveilles, se fait gardien énigmatique de tous ces secrets du destin.
Singulier récit d'aventures dans la lignée des Enfants d Attila, le roman de Georges Walter conjugue, en une même vision, l'épopée messianique des origines avec l'Amérique triomphante sous le délire de ses confettis.

Source : Le Livre de Poche, LGF