Les blancs

Dans cet éblouissant recueil, Allan Gurganus renoue avec ce même Sud des Etats-Unis qu'il a déjà raconté dans son très remarqué roman Lucy Marsden raconte tout. Maniant toute une gamme impressionnante de styles, l'auteur nous promène dans la petite ville de Falls, en Caroline du Nord, et jette un regard parfois doux-amer, souvent cocasse, toujours tendre et humain sur sa population blanche (sans jamais oublier les citoyens noirs). Qu'il s'agisse des trois nouvelles où l'on assiste à la naissance (hilarante) de Bryan, provoquée par un chien pékinois indiscret pendant un tournoi de bridge ; où l'on voit son petit frère, ami frêle et asthmatique de sa jeunesse, se muer en un homme distant, fort et sportif ; et son grand-père adulé devenu un vieux péquenot, encombrant mais comique. Le don de Gurganus est extraordinaire : tous les accents, toutes les personnalités sont - gentiment - épinglées : le professeur qui aime (trop) les enfants ; les deux homosexuels qui se découvrent dans cette bourgade où tout le monde sait tout sur tout le monde ; la vieille dame qui soigne son ange, oui, un véritable ange tombé du ciel dans son jardin ; une série de lettres qui décrit le voyage tragi-comique de quelques touristes locaux en Afrique, pris dans une révolution aux conséquences dramatiques. Gurganus ose même, avec un brio merveilleux, fabriquer la dernière page de la vie d'un soldat pendant la guerre de Sécession à partir d'une courte lettre de condoléances écrite par Walt Whitman.Touchantes, drôles, émouvantes, intelligentes : ces histoires " nous mettent en présence d'un talent incandescent. " (Washington Times). Souvent comparés à Flannery O'Connor et Mark Twain, ces onze nouvelles si variées, si justes, nous viennent d'un maître au sommet de son talent : un vrai régal.

Source : Plon