Le fer rouge

Comment répondre à ce qui paraît le plus bel amour du monde autrement que par le don de tous les instants ? Dix ans de ferveur et d'humilité ont conduit Madeleine à ne plus trouver qu'un dernier sacrifice à offrir à Simon: celui de sa vie. En ce dimanche d'été où, comme souvent, il est parti en voyage, Madeleine décide de se tuer.
Elle le fera juste avant son retour. Elle a neuf jours devant elle. Neuf jours pour remplir le cahier qu'elle vient d'acheter, pour une dernière fois ainsi se livrer à cet homme en épuisant ce passé dont sa mort est le terme nécessaire.
Pour lui et par lui, au cours des ans, elle a renoncé à tout, à la peinture, à son fils, à sa mère, à la vie de Paris, pour la grande solitude de cette maison au coeur de la plaine où elle est maintenant comme un arbre autour duquel la terre se calcine.
Mais à mesure qu'elle avance dans son récit, c'est une autre vision de celui-ci qui se forme en elle peu à peu. Comment s'était donc imposée à elle l'image d'une passion dont elle a été, inextricablement, l'objet, la créatrice et la complice? De ce renversement de son histoire, et du brusque changement de cours de la violence d'abord dirigée contre soi, renaîtra peut-être la vie.

Source : Le Livre de Poche, LGF