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Ce que disent les nuages

Ce que disent les nuages

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  • Résumé

    collection
    ArchiMAGINAIRE
    dirigée par Hervé Milhau

    DU MÊME AUTEUR

    La Machine à tout, MiC_MaC, 2008.

    Le Journal de Carmilla : Compensé carbone (avec Laurel), Vents d'Ouest, 2008.

    Un méchant petit diable, « Folio Cadet », Gallimard Jeunesse, 2007.

    Le Maléfice égyptien, « Folio Junior », Gallimard Jeunesse, 2007.

    Les Semelles de bois, Grasset Jeunesse, 2007.

    La Guerre de Troie,« Roman des légendes », Pocket jeunesse, 2007.

    Le Journal de Carmilla : Une espèce en voie de disparition (avec Laurel), Vents d'Ouest, 2007.

    Le Journal de Carmilla : Reproduction interdite (avec Laurel), Vents d'Ouest, 2006.

    Coup de blues pour Dan Martin,« Folio Junior », Gallimard Jeunesse, 2006.

    Panique en cuisine,« Folio Junior », Gallimard Jeunesse, 2006.

    Même pas en rêve, Pocket jeunesse, 2005.

    Dan Martin fait son cinéma,« Folio Junior », Gallimard Jeunesse, 2005.

    Flash Mob,« Lampe de poche », Grasset Jeunesse, 2005.

    Le Voyage d'Ulysse,« Roman des légendes », Pocket jeunesse, 2005.

    Dan Martin file à l'anglaise,« Folio Junior », Gallimard Jeunesse, 2004.

    Dan Martin, détective,« Folio Junior », Gallimard Jeunesse, 2004.

    L'Expérienceur, L'École des Loisirs, 2003 (avec Marie-Aude Murail).

    Golem, Pocket jeunesse, 2002 (avec Elvire et Marie-Aude Murail).

    Le Petit cirque des horreurs,« Castor poche », Père Castor Flammarion, 1999.

    Guide Totem de la science-fiction, Larousse, 1999.

    La Méthode albanaise, Mille et Une Nuits, 1996.

    La Dernière Valse,« Castor poche », Père Castor Flammarion, 1995.

    L'Ancêtre disparue,« Castor poche », Père Castor Flammarion, 1994.

    Le Tombeau de Ridge, François Bourin, 1990.

    Blanche-Ébène, Robert Laffont, 1985.

    La Grande Roue, Robert Laffont, 1982.

    L'Hippocampe,« Ailleurs & Demain », Robert Laffont, 1981.

    www.editionsarchipel.com

    Si vous souhaitez recevoir notre catalogue et
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    envoyez vos nom et adresse, en citant ce livre,
    aux Éditions de l'Archipel,
    34, rue des Bourdonnais 75001 Paris.
    Et, pour le Canada, à
    Édipresse Inc., 945, avenue Beaumont,
    Montréal, Québec, H3N 1W3.

    eISBN 978-2-8098-0951-0

    Copyright © L'Archipel, 2009.

    C'est un jardin clos, ma s?ur, ma fiancée,
    Une source secrète, une fontaine scellée.

    LE CANTIQUE DES CANTIQUES

    PROLOGUE

    Le corps faisait une tache sombre, visible de loin sur le blanc bleuté des étendues gelées. Difficile de dire comment il s'était débrouillé pour ramper jusque-là. Les décombres de sa Jeep fumaient en contrebas. Quant au précieux détecteur SIG 625, il n'en restait que des miettes.

    Thomas, qui n'avait pas posé sans mal le monomoteur sur l'immense champ de glace, quitta à regret l'ombre protectrice de son TBM 700.

    Le soleil lui tomba dessus comme un coup de masse. Pendant deux longues minutes, il marcha tête baissée, écrasant de ses semelles les petits cailloux blancs qui menaient vers le lac Argentino. Autrefois, on considérait le parc national Los Glaciares comme une des merveilles du monde. Aujourd'hui, on n'y voyait plus qu'une colossale, inépuisable réserve d'eau. À chaque pas, Thomas broyait un nouveau glaçon.

    On avait mis un trait de ketchup dans le cocktail. La tache n'était plus simplement sombre, elle était rouge.

    Un monstrueux craquement ébranla le sol. Là-bas, derrière les brumes, le Perito Moreno venait de pondre un nouvel iceberg dans le lac. La falaise blanche s'effritait ainsi depuis des siècles.

    Thomas ne se hâtait plus. L'homme était mort. De sa blessure ou de froid, il était mort. Les hostilités, pourtant, avaient cessé, disait-on. Thomas s'agenouilla près du corps recroquevillé face contre terre. Le sang avait formé une grosse flaque et de longs ruisseaux, comme un c?ur et ses vaisseaux. Maintenant, il était dur comme la pierre.

    On ne pouvait rien pour lui. Thomas songea à fouiller la veste dans l'espoir d'y trouver des papiers, quelque chose. Puis un rayon de soleil fit jaillir du poignet de l'homme un éclair. Une gourmette. Une fine chaîne en or et une plaque avec un nom gravé dessus. Ça suffirait. Thomas la lui ôta.

    Il se releva, soulagé au fond de ne pas devoir traîner jusqu' à l'avion un corps blessé. Sur cette surface glissante, oui, c'eût été possible, mais...

    Il lui tardait maintenant de décoller. Quarante minutes et il serait de retour à la base. Il rapporterait une gourmette et une mauvaise nouvelle. La routine. Sauf que les hostilités avaient...

    N'avaient pas cessé, non.

    Le craquement suivant n'était pas de ceux que les touristes venaient écouter en masse, du temps où le spectaculaire émiettement du Perito Moreno constituait l'une des plus belles attractions du continent sud-américain. C'était une explosion comme on en entendait désormais, de ce côté-ci des Andes. La guerre de l'eau avait repris.

    Quand Thomas comprit que son TBM 700 représentait une cible de choix, il était déjà trop tard. La glace explosa à la façon d'un geyser fumant. Magnifique, une nouvelle attraction venait de naître dans le vaste parc. Il y eut une autre gerbe, plus haute, moins loin.

    Éclats de métal ou arêtes de glace, Thomas ne sut pas ce qui le frappait. Peut-être les secondes étaient-elles aussi blessantes que les premiers. Le sang coula sous la combinaison entrouverte, aussitôt refroidi. Il eut l'impression que tout son flanc s'était désagrégé.

    L'avion avait sursauté et penchait sur son aile droite. Thomas avait cent mètres à franchir pour le rejoindre. Ensuite, y grimper. Mettre en route le moteur. Décoller sur la patinoire du glacier. Voler. Atterrir où il pourrait. Toutes les estancias possédaient leur piste. La suite dépendrait de l'humeur du propriétaire des lieux.

    S'il y avait une suite.

    Après trois semaines calmes et silencieuses, une soudaine éruption de violence avait rempli la salle. Il avait fallu apporter de nouveaux lits puis les pousser les uns contre les autres. On en comptait désormais vingt-huit, quatorze de part et d'autre de l'allée étroite où circulaient médecins et infirmières.

    Dans la rangée de gauche, à la position 9, l'homme sortait d'un long coma. Ç'avait été un patient idéal, inerte et muet. Pendant plusieurs jours, on avait attendu de pouvoir l'évacuer, enfin mort. Mais il s'était accroché. À présent, ce n'était plus à la vie qu'il s'accrochait mais aux manches blanches qui passaient. Il voulait parler.

    Marita s'était laissé alpaguer. Elle lui tenait la main. Une calamité que ces mourants qui refusaient de franchir le dernier gué. Ils racontaient tous la même chose. Le tunnel, les formes lumineuses, le comité d'accueil de ceux qui attendaient le défunt, là-bas, au pays d'où personne ne revient. Puis le demi-tour, le brusque retour à la case existence.

    Elle soupira.

    ? Vous êtes revenu, maintenant. C'est bien, c'est bien.

    ? J'ai mal.

    Il y eut une explosion lointaine, ça ne finissait jamais.

    ? C'est normal, dit Marita. On vous a retiré un plein bocal de choses. Du métal, de l'os, tout ça mélangé.

    L'homme serra plus fort la main de l'infirmière.

    ? On vous mettra dans un meilleur hôpital quand ce sera possible.

    Il prononça des mots qu'elle ne comprit pas.

    ? Pardon ?

    ? Qu'est-ce qu'on m'a fait dans la bouche ?

    ? Dans la bouche ? Mais rien. Votre bouche va très bien.

    ? Si. Je me souviens. Et je le sens.

    Marita haussa les épaules.

    ? Vous avez dû vous mordre. C'est fréquent quand on souffre.

    ? Ce n'était pas un des docteurs. Il m'a fouillé dans la bouche. Il a pris quelque chose. Là.

    Il tapota sa joue gauche et répéta :

    ? Là.

    PREMIÈRE PARTIE

    Il y a deux péchés capitaux humains d'où tous les autres dérivent : l'impatience et la paresse. Ils ont été chassés du Paradis à cause de leur impatience, ils n'y rentrent pas à cause de leur paresse. Mais peut-être n'y a-t-il qu'un péché capital : l'impatience. Ils ont été chassés à cause de leur impatience, à cause de leur impatience ils ne rentrent pas.

    Franz Kafka

    CHAPITRE 1

    Le puits était moche. Son cylindre trapu couvert de ciment gris écaillé se nichait dans un coin du jardin livré aux herbes sèches, presque contre le muret. Quand il s'ennuyait, Colin bombardait le puits de cailloux pointus et faisait sauter de minuscules fragments d'enduit. Vers le bas du revêtement malade, il y avait un trou gros comme le poing. On vo...

    Source : L'Archipel
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