La boxeuse d'ombres

Dans un quartier miséreux du côté est de Berlin réunifié depuis peu, Claire et Obscure habitent le même étage d'un immeuble délabré peu à peu déserté par ses derniers locataires. Un jour, Obscure disparaît. Claire se lance à sa recherche, comme si, pour exister, elle avait besoin des menus bruits - la clé dans la serrure, la chasse d'eau des W-C communs sur le palier - qui attestent de la présence de cette autre femme, autre solitaire, presque son double mais en même temps si différente. Elle va alors mener une véritable enquête, accompagnée par Mars, un étrange jeune homme venu de l'ouest, qui se promène avec un sac à dos plein de billets, fruit d'un braquage de banque. Lui aussi cherche quelqu'un : son père dont il a perdu la trace depuis l'enfance. Ensemble ils vont sillonner la ville, les quartiers vétustes en rénovation, et s'enfoncer, à bord du vieux métro aérien brinquebalant, dans une banlieue ouvrière désolée. Les courts chapitres rassemblent les pièces du puzzle du passé et du présent. En 1989, avant la chute du mur, Claire a été violée. S'en est suivi une période de repli sur elle-même, de vie quasi-végétative, jusqu'au jour où, grâce à une rencontre de hasard, elle s'est initiée à un art martial chinois. Depuis elle n'hésite pas, le cas échéant, à faire preuve de ses nouveaux talents. C'est une autre Claire, toujours blessée, mais désormais forte, qui émerge au fur et à mesure qu'elle et son compagnon poursuivent leur double quête et que leurs histoires s'enchevêtrent. Avec La Boxeuse d'ombres, son premier livre, Inka Parei est entrée d'emblée dans le cercle des jeunes talents féminins de la littérature allemande. Paru au cours de l'été 1999, son roman a figuré dès septembre en tête de liste des meilleurs livres recommandés par la critique. Née en 1967 à Francfort-sur-le-Main, elle a suivi des études de sociologie et de science politique et vit aujourd'hui à Berlin.

Source : Pauvert Jean-Jacques