Passer aux informations produits
1 de 1

Les destinées sentimentales

Les destinées sentimentales

  • Livre Format Poche Poche
  • En français Français
Prix habituel 5,24 €
Prix habituel Prix promotionnel 5,24 €
Promo
Taxes incluses. Frais d'expédition calculés à l'étape de paiement.
Expédition sous 24/48h | jour ouvré

Livraison à 2.49€ avec Mondial Relay. Gratuite dès 25 €

Paiement sécurisé
  • American Express
  • Apple Pay
  • Mastercard
  • PayPal
  • Visa

Un achat engagé

  • Soutenez une coopérative à but non lucratif
  • Livre collecté, stocké et traité en France
  • Participer à une économie circulaire
Afficher tous les détails
  • Résumé

    Jacques Chardonne est le « romancier du couple». Voilà une réputation lourde à porter! Le mariage, la fidélité, la solitude à deux, l'exclusivité, la patience, le bonheur dans l'abnégation mutuelle, l'indulgence, l'acceptation de l'un par l'autre... Quel sens donner aujourd'hui à ces mots évocateurs de la pensée chardonnienne?
    Toute l’œuvre de Chardonne se place sous le signe de la quête de l'amour partagé. Malgré les conflits et les contradictions, ses personnages cherchent le bonheur dans l'amour parfait. Que ce soit, d'un roman à l'autre, Berthe et Albert, Eva et Bernard, jean et Claire, Pauline et jean, tous veulent croire à l'amour.
    « J'ai tenté, en écrivant Claire, de peindre l'amour parfait, à peine troublé par l'idée de la mort, et les contrecoups lé ers de la vie et des caractères. A présent je dirais que même ces ombres n'existent pas dans l'amour parfait. Rien ne change pour lui, l'être aimé est immuable, hors du temps, affranchi de la mort. »
    Claire est publié en 193 1, et obtient le Grand Prix du roman de l'Académie française. Il fait suite à la tragédie sombre, aux meurtrissures d'un précédent livre : Eva.
    Eva, « ce joyau de la littérature française », écrit Gabriel Marcel le 10 mai 1930 dans « Europe Nouvelle », se présente sous la forme d'un journal, celui d'un homme amoureux qui refuse de voir son infortune. Il n'y a pas que des amours heureuses dans l’œuvre de Chardonne. Le principal pour un homme est la femme qu'il aime. De cet attachement il tirera toute la joie possible mais également toute la souffrance. Le roman s'achève sur la dérision des aveux et l'impuissance à connaître les êtres. On comprend qu'un Maurice Blanchot ait été attiré par Eva : « C'est le drame de la psychologie même, de la vaine perspicacité, écrit-il dans Faux-Pas. Les méditations qui semblaient les plus fines, les plus propres à gagner notre adhésion, sont faites de la trame de l'erreur. Nous croyons spontanément ce qui nous trompe et nous avons raison de le croire. Car il suffit d'un rien pour que l'idée serrée et pure tombe en éclats et se perde en une terne poussière, »
    La crainte de l'avenir, la menace de la mort renforcent l'expérience précieuse de l'amour. Mais sans fidélité à n'y a pas d'amour. L'amour est un choix, un parti pris, ce n'est pas une obligation, et, s'il est scellé, il crée un engagement, un engagement qui demande toute une vie. L'amour c'est, dit encore Chardonne, ce « qui a mêlé deux destinées dans la vie commune. » Ce bonheur chardonnien dans l'amour est une sorte de miracle. Cette réussite s'accomplit à travers Pauline et jean, le couple des Destinées sentimentales.
    Le roman, paru entre 1934 et 1936, se découpe en trois parties : La femme de jean Barnery, Pauline et Porcelaine de Limoges. Du couple il est
    Cà la famille et à la peinture de la société bourgeoise de marchands de cognac et de fabricants de porcelaine, dont à connaît les vertus et les vices cachés. Né à Barbezieux le 2 janvier 1884, il appartient par sa mère américaine à la grande dynastie des Haviland, porcelainiers de Limoges. Son père, un pur Charentais, dirigeait une importante maison de cognac. Les voilà donc en scène, ces grands négociants. On les voit vivre sur trente ans, de 1905 à 1935, et on assiste à leur progressif effondrement. Trois bals ponctuent le roman et montrent l'évolution lente de cette vie provinciale. La ligne d'une robe, une conversation, un air de danse, les décors, les modes, les mœurs changent, la société évolue. L'irruption un peu folle du charleston montre bien à quel point le monde se désagrège. Reste l'amour de Pauline pour jean. Un amour invaincu et apaisant en cette fin de vie douloureuse et qui fait dire à jean, malade, immobilisé dans un fauteuil, lui, le grand patron de la Fabrique : « L'amour... il n'y a rien d'autre dans la vie... lien. »
    Dans ces évocations de la société, du couple, de la femme (Chardonne ne s'intéresser beaucoup aux enfants, ils sont rares dans son œuvre comme s’il n'avaient pas de place dans l'intimité étroite des unions heureuses), l'auteur s'exprime avec une totale sincérité. S'il touche, c'est qu'il est sincère et qu'il est suri le, vrai et juste. « Le
    courage d'être banal », avoue-t-il en 1932. « Il n'y a que les petits sentiments qui soient originaux », disait aussi Giraudoux, sans doute parce que les grands ne sont que des imitations. Chardonne n'a peur ni de l'humilité (« une seule touche trop lourde et tout bascule »), ni de la modération, ni de la quotidienne patience.
    Que devient l'enfant autrefois passionné par le théâtre et le cirque, l’adolescent qui se lance dans es affaires avec son ami Henri Fauconnier, le jeune homme, qui un jour vole à un petit village suisse le pseudonyme de « Chardonne» (Jacques Chardonne était né « Boutelleau »), l'adulte qui partage la direction des éditions Stock avec un autre ami, Maurice Delamain?
    Un homme mûr qui bientôt s'éloigne, se détache sans amertume, sans aigreur, car « l'aigreur c'est un asservissement », un écrivain qui, retiré sur les coteaux de La Frette dominant la Seine, dans son jardin, la maison cubique qu'il a fait construire, se consacre à la réflexion, aux confidences, aux souvenirs, aux pensées, aux maximes.
    En 1932, il avait déjà publié un essai, L'Amour du prochain et en 1938 ses souvenirs d'enfance et de jeunesse, en 1940?1941 des Chroniques et Chimériques en 1948, livre inclassable, différent, aérien et comme impalpable. Il lui reste à rédiger ses méditations. Et ce sont Vivre à Madère (1953), Matinales (1956), Le Ciel dans la fenêtre (1959), Demi:~%w g1964), Propos comme ça (1966).
    Dans ce dernier livre-testament, à confie : « De tous mes livres il restera un nom : Claire, et une phrase : « L'amour c'est beaucoup plus que l'amour ». Tout le reste y sera mystérieusement accroché ».
    Cet écrivain de la discrétion et de l'élégance, de la subtilité et du raffinement, ce moraliste délicat, insaisissable et mouvant, s'éteint à La Frette le 29 mai 1968.

    Nicole Chardaire
    Source : Le Livre de Poche, LGF
  • Caractéristiques