Les fruits du Congo

Ayant perdu l'un puis l'autre de ses parents, Fred est re-cueilli par un oncle, tendre sous des dehors bourrus, et entre au collège dirigé par M. Vantre. Si du premier il reçoit l'af-fection en même temps que des principes d'éducation spartiate, le second exalte par son éloquence son goût des « choses grandes et magnifiques » et des mondes imaginaires. Rien d'étonnant donc si Fred et ses camarades cultivent à coeur joie les jeux, chers à la jeunesse, des rites, des slogans et des inventions débridées en rêvant d'aventures au Club des Plaisirs de Corée et dans les îles qui s'égrènent au fil du fleuve, dont l'une s'orne d'un moulin à vent. Leur fantaisie prête à l'incarnation maléfique du Destin qu'ils nomment M. Panado les méfaits restés inexpliqués dans la région, telle l'apparition d'une lumière au moulin en ruine. Seul Fred s'obstine à cher-cher une autre explication. Sa patience est récompensée : il trouve Dora. Qui est-elle, que fait-elle, que veut-elle ? Tandis que Fred s'interroge, M. Panado pousse en scène l'inquiétant Vingtrinier et prépare un dénoue-ment de sa façon à ces jeunes rêveurs dont ce récit retrace avec toute la poésie diffuse de l'adolescence le destin horrifique et merveilleux. C'est le roman de l'imagination : la trajectoire de l'homme ébloui par ses songes et écrasé par le destin.

Source : Le Livre de Poche, LGF