Monsieur Gurdjieff

En 1922, un Institut pour le développement harmonieux de l'Homme s'ouvre au Prieuré d'Avon, près de Fontainebleau. Il est dirigé par un certain M. Gurdjieff et accueille une soixantaine d'élèves, tous adultes et pour la plupart russes. anglais quant au reste, y compris de nombreux visiteurs.
Qui sont-ils ? Des écrivains comme Katherine Mansfield qui mourra au Prieuré en 1923, des mathématiciens. journalistes ou philosophes. Que cherchent-ils ? Les certitudes qu'ils ne trouvent plus dans l'héritage occidental. Que trouvent-ils auprès de Gurdjieff ? D'abord un espoir : celui de décanter ce que le maître appelle « l'homme machine ». tout en réflexes incontrôlés, pour atteindre au moi réel et devenir des consciences éveillées -- ensuite la méthode permettant de tuer la personnalité superficielle pour renaître à la sagesse fondamentale.
Est-il vraiment un révélateur de mystères, un mystagogue authentique, ce Caucasien nourri d'expériences orientales, ou un orgueilleux redoutable ? Le fait est que jusqu'à sa mort à Paris en 1949, à quatre-vingt-trois ans, il a troublé bien des esprits cultivés d'Europe ou d'Amérique du Nord et du Sud. Louis Pauwels a été de ceux-là. C'est donc en connaisseur qu'il a établi le présent dossier sur l'énigmatique et célèbre M. Gurdjieff.

Source : Le Livre de Poche