Belle, de Paris

L'héroine, Belle, personnage insolite, envoûtant, élevée dans une loge de concierge, gavée de rêves par une grand-mère qui aurait pu être la Dame aux Camélias, est dotée par le destin d'un visage qui paraît irréel tant il est parfait. A vingt ans, elle est la plus belle, la plus riche du monde. Et libre ! Quelle femme n'a pas, un jour, eu ce rêve 1 En leur présentant Belle, de Paris, Marcel Haedrich tend un miroir à toutes les femmes. Ce journaliste qui a su voir le monde et écouter son rythme, ce romancier qui s'est penché sur le coeur humain, cet auteur dramatique, qui, par la magie du dialogue, a fait vivre sur la scène des personnages qu'on n'oubliera pas, ce moraliste qui décortique l'actualité quotidienne pour en reconstituer les thèmes éternels, a créé avec Belle, de Paris, la femme du demi-siècle qui vient de s'écouler.
Un empire s'écroule à Spa, dans les brumes de novembre 1918: elle est là. Un monde renaît dans les glorieux tumultes de Paris d'après la guerre, l'autre, la Grande: elle lui, donne sa jeunesse, sa gaieté. Elle triomphe à Deauville. Elle impose ses modes, ses libertés, son indépendance. Des hommes beaux ou riches, parfois les deux, la courtisent, qu'elle mène par le bout de ses caprices.
Puis l'événement capital de la vie de Belle se produit : l'homme le plus riche du monde lui offre son nom et sa fortune. Elle accepte, sans compromettre son âme. Il y a en elle tant de fraîcheur, de naturel, de désinvolture aussi, et pourquoi pas ? de pureté, que rien ne la marque. Rien ne peut l'amoindrir, sauf de tricher avec l'amour. Elle aime beaucoup, mais avec une implacable lucidité : c'est là le grand secret, probablement, -de Belle, de Paris.

Source : Le Livre de Poche