Last exit to Brooklyn

Peu de livres ont suscité d'aussi fortes réactions que Last exit to Brooklyn. Cela va de la plus forte admiration à l'aveugle fureur de ceux qui refusent la mise à nu des maux dont notre système social est responsable. Là où les uns ne trouveront qu'horreur et dégoût, les autres découvriront la pitié, le désir de justice. En Angleterre, ce livre a été interdit pour obscénité après un procès retentissant, au cours duquel les écrivains et les critiques cités par la défense ont déclaré le considérer comme une des oeuvres les plus originales du roman actuel, et aussi comme une peinture parfaitement authentique de la vie d'une partie de Brooklyn. Le public et les journalistes présents ont immédiatement deviné qu'il s'agissait d'un des livres les plus importants de la dernière décennie. Ce livre est essentiellement consacré à la violence qui déchire une société sans amour. Il en fait comprendre les causes, et aussi les raisons de ceux qui l'imposent, la tragédie de ceux qui la subissent. Les personnages principaux sont inoubliables : Harry le leader syndical qui, au cours de la grève qu'il a déclenchée, est amené à découvrir son homosexualité ; Tralala qui rejette le seul amour qui lui est offert et s'enfonce rapidement dans la prostitution la plus abjecte ; Georgette, le travesti aux touchantes aspirations culturelles ; Abraham, le nègre affranchi qui, malgré ses conquêtes et sa Cadillac, est incapable de nourrir sa famille ; tous les débris de la civilisation américaine pour lesquels l'auteur finit par nous communiquer une profonde compassion. Malgré les interdictions de la censure et les réactions scandalisées d'une minorité de, critiques anglo-saxons, ce livre « honnête et terrible » pour citer Anthony Burgess, prend place aux Etats-Unis comme en Europe parmi les oeuvres majeures de notre époque.

Source : Le Livre de Poche, LGF

Source : Albin Michel