Les enragés

Jusque-là, il régnait dans la classe une atmosphère de franche camaraderie : on se tenait les coudes, on se passait les tuyaux de maths, on se souriait, on faisait des balades à bicyclette ensemble. Et puis, soudain, un souffle passa, et tout parut se désagréger...
Les garçons ne reconnaissaient plus les filles, leurs anciennes camarades ; les filles ne retrouvaient plus leurs copains et chacun ne trouvait plus, au fond de soi, que trouble et obscurité, là où, auparavant, régnait une chaude lumière. Le souffle de la vie passa, et aucun d'entre eux ne put y échapper. Angoisse de l'adolescence, enthousiasme et ardeur, bravoure devant l'inconnu, il fallut à Jochen et à Sibylle passer par l'épreuve complète avant de se redécouvrir.
Et le petit Jan qui, au début de l'année précédente, jouait au cerf-volant et coupait les tresses de Lilo avec la naïveté de ses douze ans avait gagné, quelques mois plus tard, plusieurs centimètres et perdu sa gaieté et son insouciance. A lui de jouer. Jochen l'aidera, comme Jens, le grand frère, a aidé Jochen.

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