Les Misfits

Reno se vante d'être la plus grande petite cité du monde. En fait, elle est célèbre comme capitale du divorce rapide et c'est pourquoi Roslyn Taber y est venue, après bien d'autres, pour rompre des liens qui lui pèsent : puisqu'elle se sent seule mora-lement, autant qu'elle le soit aussi pratiquement.
Attitude courageuse qui n'empêche pas Roslyn d'être au fond une écorchée vive en quête d'authentique, qu'il s'agisse de ten-dresse ou de gagne-pain. Elle se trouve mal à l'aise dans ce monde cruel avide d'argent - enfant perdue, désemparée, une misfit, mais aussi une jeune femme très belle qui charme assez le mécanicien Guido pour qu'il en parle à Gay Langland, son ami. Des misfits égalem2m, comme le cow-boy Perce qu'ils recrutent en vue de capturer des mustangs dans la montagne.
Gay en avait eu l'idée avant de rencontrer Roslyn. Il y donne suite un peu parce que c'est un «boulot d'homme», beaucoup pour démontrer à Roslyn de quoi il est capable. Une épreuve d7où ils sortent plus unis après avoir frôlé l'échec.
Ce qu'ils sont, ce qu'ils pensent, leurs actions et leurs réactions, ce qui les entoure - foule de rodéo, troupeau de chevaux sau-vages, désert -, tout est décrit comme le verrait une caméra. C'est l'originalité de ce «roman-scénario» qui a d'ailleurs donné le thème du film tourné par John Huston avec comme principaux interprètes Marilyn Monroe et Clark Gable.

Source : Le Livre de Poche, LGF