Les sirènes

Ce ne sont pas les sirènes de la mythologie qui donnent ' son titre à ce récit mais celles des navires ' et des avertisseurs de brume qui ponctuent la détresse d'André Donat, au cours d'un hiver, dans un port anglais. Peu après la mort de sa femme, il a accepté, en sa qualité d'ingénieur de la marine marchande, de diriger les travaux à bord d'un cargo de sa compagnie, immobilisé à quai par une avarie de machine.
Hanté par le souvenir de son bonheur perdu, il devient plus attentif à celui des autres. Ainsi, à fréquenter une riche famille, celle précisément du mandataire de son propre navire, il découvre que le couple formé par Herbert Grey et sa femme est en train de se désunir. Et dans un autre couple, celui de Jef Santini, le matelot-gardien, et d'une étrange jeune femme, Judy, dont il a fait sa compagne, il décèle une inexplicable anxiété. Peu à peu, la tragédie va se nouer dans ce port sans soleil, et il faudra toute la tendresse de Frances, qu'André Donat a connue quelques jours après son arrivée, pour qu'il échappe il une complète désespérance.
Un jour viendra, peut-être, où il reprendra le chemin de la vie comme son navire va reprendre enfin les chemins de la mer.
Ce beau roman grave d'Emmanuel Roblès renoue avec l'inspiration amoureuse de Cela s'appelle l'Aurore.

Source : Le Livre de Poche, LGF