Toutes les femmes sont fatales

Toutes les femmes sont fatales, chante ce refrain dont la fortune s'est si bien faite qu'il a franchi l'océan et, de France, vient sur une plage brésilienne résonner aux oreilles de Bertrand Carnéjoux comme un écho de ses propres pensées car déjà, sous le brillant soleil de Rio où son métier de journaliste l'a conduit, c'est de femmes que son esprit est occupé - celle qui est étendue à son côté, mais aussi celles avec qui il a plongé dans les vagues naguère ou plutôt jadis puisque la vie passe si vite et que l'enfance, la jeunesse disparaissent... ont disparu.
Et entre celles qui le croisent là sur le sable doré et celles qui défilent seulement dans sa mémoire, toujours un nom revient ponctuer ses rêveries : Marie-Prune qu'il a perdue au bénéfice de son cousin Thomas pour avoir cru possible de l'avoir et d'avoir aussi Ghislaine. Quelle fièvre l'entraîne à courir ainsi de l'une à l'autre ? Pour quel résultat ces mille et une conquêtes?
Bans la ruée des souvenirs qui se chevauchent comme les morceaux d'un puzzle brouillé et submergent l'instant présent ou se confondent avec lui, de Rio à New York ou à Paris, peu à peu se recompose l'histoire d'un être inconsciemment en quête d'absolu.

Source : Le Livre de Poche, LGF