Vous permettez que je vous appelle Raymond ?

On me demande souvent comment je m'y prends, jour après jour, pour pondre – imperturbablement, semble-t-il – ces portraits quotidiens, dont les victimes plus ou moins consentantes sont aussi disparates qu'Alain Delon peut l'être d'Hervé Bazin ou Jeanne Mas de Frédéric Dard.
Chaque fois, je réponds la même chose. J'ai deux secrets.
D'abord, la complicité d'un fou de la documentation, du détail syntaxique et de la floraison rhétorique : Albert Algoud, sans qui tout cet édifice vacillerait certainement sur son fondement (un peu comme lui, bien que pour d'autres raisons).
Ensuite, le temps : quoi qu'il arrive, à 19 heures tapantes, chaque jour, tout doit être bouclé. Quels que soient l'humeur, la météo, les peines de coeur ou les tracas digestifs. Et ça, croyez-moi chers lecteurs – vous permettez que je vous appelle chers lecteurs ? –, je ne connais rien de plus stimulant.
Maintenant, à vous de jouer, et je n'aurai qu'un souhait : amusez-vous, comme nous nous sommes amusés !

Source : Points virgule