Vent voile vitesse

Depuis plus de cent cinquante ans, les coureurs des mers se sont lancé des défis insensés contre le temps et sur tous les océans. Les premiers records transocéaniques furent battus par les clippers du XIXe siècle. Puis le goût de l'aventure et du sport conduisirent quelques yachtmen fortunés sur les routes autrefois empruntées par les trois-mâts chargés de précieuses marchandises, Dès les années 1880, la traversée de l'Atlantique est devenue un enjeu prestigieux. Sur ce lien symbolique entre le Nouveau et l'Ancien Monde, il a fallu cependant attendre 1980 pour qu'un "petit" voilier futuriste barré par Eric Tabarly détrône une grande goélette de 1905 ayant elle-même effectué le passage en à peine moins de temps qu'un clipper de 1850... Le sillage des records sur les océans croise la route des grands skippers qui ont marqué l'histoire de la course au large. Autour du monde en solitaire ou dans le Trophée Jules-Verne, la visée d'un record est devenue une fin en soi. L'année 2004 a été particulièrement fertile en performances fabuleuses. Francis Joyon a fait le tour de la planète en solitaire sur son trimaran en soixante-douze jours seulement. Quelques semaines plus tard, Steve Fossett, avec son équipage, déjà vainqueur sur l'Atlantique en quatre jours, n'a mis que cinquante-huit jours pour faire le tour du globe avec des moyennes quotidiennes dépassant 50 km/h. Cet ouvrage retrace l'épopée des navigateurs qui ont tenté de filer plus vite que le vent contre les éléments déchaînés. Voici cent cinquante ans d'une quête d'absolu contre un adversaire invisible, des légendaires clippers aux multicoques les plus fous du XIXe siècle.

Source : Editions techniques pour l'automobile et l'industrie (ETAI)