Bambois, la vie verte

Pour quitter la ville, à deux ou à plusieurs, il y a l'artisanat et l'agriculture. Mais il faut être armé de joie de vivre.
En 1965, lorsque Mélu et Pagel s'installent à Bambois, c'est à peu près tout ce qu'ils possèdent.
Bambois, ferme des Vosges, d'où le regard plonge dans une petite vallée cachée. Au fond, son torrent avec un bois de pins sylvestres parsemé de buissons de myrtilles.
Pagel, qui sort de la Bergerie Nationale de Rambouillet, entreprend d'élever des moutons. Émerveillement dans l'étable devant l'agneau qui vient de naître.
Mais la neige s'amoncelle. Il n'y a presque plus de foin. Les bêtes, tassées dans l'étable, toussent de plus en plus. Les factures pleuvent. Engrenage des dettes, des échéances. Et l'élevage des moutons débouche à l'abattoir. Alors ils achètent à crédit un métier à tisser. Les brebis retrouvent leur fonction primitive. L'aventure du troupeau est complétée par celle de la laine teinte aux bruyères, aux feuilles de bouleau, au millepertuis.
A Pâques 1970, exposition à Strasbourg des couvertures, des coussins, des ponchos tissés durant l'hiver. Puis bien d'autres à Lyon, à Paris, à Montréal…

Source : J'ai Lu