François Hollande. Un destin tranquille

Arrivé en 1997 à la tête d'un parti socialiste pacifié par la victoire de la gauche et le leadership incontesté de Lionel Jospin, François Hollande a su depuis s'imposer dans le paysage politique français. François Mitterrand, Jacques Delors et Lionel Jospin composent sa généalogie politique : celle d'un homme réfractaire aux clans et chapelles. Ses idées de jeunesse sur les transcourants ont désormais rejoint la réalité du parti socialiste. Il est aujourd'hui au c½ur de la cohabitation. Deux fois par semaine au moins, il voit le Premier ministre dont iL est le bras armé pour porter la contradiction au président de la République. Il le fait jusqu'en Corrèze, où il est arrivé il y a vingt ans et où il attaque non sans succès le chiraquisme au c½ur. Sa victoire au premier tour à Tulle, dans un mauvais climat à gauche, lui a donné une nouvelle stature dans la jospinie où il fait désormais partie des " Premiers ministrables " d'un Jospin président. C'est lui qui, de cet automne à la déclaration de candidature, assurera la campagne " sans candidat " pour l'élection présidentielle. Ce passionné d'économie se veut moderniste et ouvert, mais certains de ses choix pourraient surprendre s'il devait être nommé à Bercy. En politique aussi, peu de ses collègues connaissent ses attachements de jeunesse au parti communiste. Sur le plan personnel, François Hollande n'est plus le " monsieur Royal " que l'on moquait au début des années Mitterrand. Le couple qu'il forme avec Ségolène Royal est une première dans la vie politique française. Il leur reste à montrer que la carrière de l'un n'entrave pas automatiquement celle de l'autre.

Source : Plon