Hypérion ou l'ermite de Grèce

S'il est vrai que la définition des oeuvres dites classiques est de se prêter à des lectures toujours nouvelles et à d'incessantes réinterprétations, Hypérion garde la fraîcheur d'une nouveauté radicale : ce grand poème qui ouvre et permet la carrière poétique de Friedrich Hölderlin n'a encore jamais été lu, depuis sa parution, comme l'exige le texte minutieusement tramé par son auteur. Mariage unique de la beauté la plus composée et de la vérité la plus poussée, le langage de ce texte est entièrement chiffré à différents niveaux, comme d'ailleurs presque tout ce qu'a écrit Hölderlin.
C'est pourquoi nous proposons ici, outre le texte définitif du roman, les deux versions les plus importantes qui l'ont précédé, dont une inédite en France, avec une lecture qui ne se propose que d'aider au nécessaire décryptage
de l'ensemble. Peut-être apparaîtra-t-il alors que non seulement le temps a laissé intact l'enchantement un peu amer de cette symphonie post-thermidorienne, mais que le moment est venu d'en découvrir l'actualité proprement
révolutionnaire.


Source : 10-18