La femme riche

Quand Roland m'a proposé de tuer des femmes - et rien que des femmes - j'ai tout de suite été d'accord. Enfin, pas tout de suite. D'abord, j'ai fini mon jus de tomate. Roland me regardait, sa chemise saumon grande ouverte sur sa poitrine. Il a des cheveux châtain-blond et des yeux gris-bleu. Rien, chez lui, ne saurait être d'une seule couleur. Il lui manque une incisive, comme à un vieux teckel ayant mangé trop de pâtisseries. Je me demande pourquoi je parle de lui au présent car il est mort depuis un bon moment déjà. Il y a beaucoup de morts dans cette histoire. Quand j'étais petit, je sentais que je ferais des dégâts sur la terre, mais comment imaginer que j'en ferais autant ? »
Le narrateur a un contrat pour tuer une femme; cette femme, il va la rencontrer au Fouquet's, elle est belle, riche, mariée et plutôt portée sur les hommes. Il est beau, jeune, il a donc tout pour lui plaire et honorer son contrat, mais rien n'est aussi simple qu'il y paraît. Le commanditaire n'est peut-être pas celui qu'on pense et le narrateur pas aussi insensible aux charmes des femmes...
D'une clinique de chirurgie esthétique de Neuilly aux soirées mondaines du show-biz, d'un week-end londonien au calme d'une maison de repos en Suisse, le narrateur erre de meurtre en meurtre pour enfin comprendre l'arnaque dont-il est la victime.
Un policier à la Besson c'est avant tout un roman de Besson, des personnages noirs, cyniques, un style rapide à l'humour décapant.

Source : Le Livre de Poche