La répétition ou l'amour puni

Le comte Tigre est célèbre pour son art d'organiser les fêtes. Celle qu'il va donner dans sa maison de campagne promet d'être originale. Les invités porteront des costumes Louis XV et l'on jouera La Double inconstance de Marivaux en plein dîner de façon à glisser de la vie au théâtre sans la rupture de ton qu'impose la traditionnelle scène à l'italienne.
Le sujet de la pièce? Le Prince veut conquérir Sylvia qui aime Arlequin et est aimée de lui; toute sa cour entre dans la conjuration qui doit séparer Arlequin de Sylvia et jeter cette dernière clans les bras du Prince.
Tigre sera le Prince; sa femme Eliane, sa maîtresse et ses amis incarnent les autres personnages mais, pour le rôle de Sylvia, Tigre impose Lucile, l'institutrice jeune, jolie et pauvre engagée depuis peu.
Il se prend au jeu et c'est pour son propre compte qu'il tente de séduire Lucile-Sylvia. Un homme comme lui peut-il aimer vraiment ? Lucile le croit, Eliane le craint et rallie ses amis pour couper court à cette passion.
On reconnaît les thèmes pessimistes familiers à Jean Anouilh. Traitée dans un style néo-classique d'une facture parfaite, La Répétition est une de ses meilleures « pièces brillantes ».

Source : Le Livre de Poche