Le jeu de l'eau et du feu

Liang, le héros du Sorgho rouge, a poursuivi son action politique : il a organisé en avril et mai 1989 les manifestations de la place Tien An Men. Pour les raisons que l'on sait, il fuit et se retrouve à Paris. Mais qui est-il, où existe-t-il dans ce monde des apparences, des bavardages et dé la hâte? Son signe astrologique chinois lui assigne un « destin de feu ». Et son nom de famille - Li - le voue au bois et à l'eau, cette eau qui fait naître l'arbre dont se nourrit la flamme, mais qui, aussi, tue le feu. Pris dans un monde occidental où s'offrent l'ambition, la passion et le désir, son identité se défait. L'absence de terre le livre, déraciné, aux amours déconcertantes et contradictoires -Barbara, Diane, Caroline. Jusqu'au jour où, grâce au propos d'un vieux maître retrouvé à Paris, il comprend que faire alliance avec sa nouvelle terre, c'est, en même temps que retrouver ses racines, réaliser son destin profond. Que ces femmes qu'il aime sont l'eau, et qu'il faut accepter qu'elles lui soient tout ensemble la menace et la survie. Alors Liang fait sienne la douleur, la déchirure en lui des deux mondes, l'Orient et l'Occident. Car au-delà d' « un » monde - la Chine - auquel il n'appartient plus, d'un autre - la France - dans lequel il se cherche, Liang se reconnaît « du » monde - celui de l'éternelle et mystique connivence de l'eau et du feu.
Un superbe roman où l'histoire la plus proche - la Chine de Tien An Men - la narration la plus actuelle - Paris aujourd'hui -se ressourcent subtilement dans une sagesse orientale, et un symbolisme universel.

Source : Le Livre de Poche, LGF