Les montagnards de la nuit

Des ombres montent dans la nuit de décembre à travers la forêt enneigée vers le col des Fées. Elles ne vont pas couper des sapins pour la fête proche de Noël ni admirer le clair de lune sur les Alpes ? elles se hâtent au rendez-vous de l'avion venu d'Angleterre leur parachuter des armes : l'année 1943 touche à sa fin, la résistance s'est organisée contre les occupants allemands et les hommes agissent de leur mieux à l'intérieur en attendant la grande offensive alliée. Les uns, comme Ivanoff et ses F.T.P., en sont pour le terrorisme à outrance. Marceau, lui, cherche à saboter en limitant les risques pour la population civile : divergence de méthodes qui traduit des différences d'option politique. Cela ne les empêche pas de savoir « travailler » ensemble, comme le constate le « colonel Partout » qui arrive de Londres avec une mission de coordinateur - et des ordres, entre autres, de paralyser les aciéries du Nant-Noir. Marceau tué dans un accrochage avec l'ennemi, Rivier prend le commandement des opérations. Sabotages, représailles, embuscades, arrestations, c'est tout le tragique et le grandiose de la lutte clandestine en France dans les mois décisifs de 1943 et 1944 que Roger Frison-Roche fait revivre avec passion et vérité dans Les Montagnards de la nuit (Prix de l'Académie de Bretagne).

Source : Le Livre de Poche, LGF