L'homme qui s'évada

" Grâce à lui, on ouvre maintenant les cachots une heure par jour. Un peu de lumière, cela sauve des vies ". Ainsi parlait d'Albert Londres, en apprenant sa mort, le forçat innocent évoqué dans L'homme qui s'évada. L'anarchiste Eugène Dieudonné, condamné, sur des présomptions et des témoignages douteux, poux complicité avec la bande à Bonnot fut détenu pendant quinze ans à Cayenne ; réfugié au Brésil après trois tentatives d'évasion, mais sur le point d'être extradé à la demande du gouvernement français. Écoeuré par cette dé marche, Albert Londres alla le chercher au Brésil et obtint sa grâce quelques heures avant leur arrivée à Marseille. Ils s'étaient connus à la faveur du reportage " Au bagne dont la publication contribua à la fermeture du pénitencier de Cayenne. A l'heure où les chefs d'Etat se penchent en personne sur le sort des détenus, la réédition de ce texte classique servira à les éclairer. Au bagne et L'homme qui s'évada ne se résument pas à un procès de l'univers répressif ; ils tracent la mission du journaliste. Au lieu d'écrire ce qui plaît aux autorités, ce qu'attend le public, au lieu d'endormir les consciences, il a pour rôle de les réveiller.

Source : 10-18