Mozart

Mozart, le plus célèbre sans doute, et le plus populaire de tous les compositeurs de l'histoire de la musique, a eu droit depuis deux cents ans à nombre de biographies. Nous n'ignorons rien de sa vie quotidienne. Sa correspondance enfin livrée au public in extenso nous le fait connaître de l'intérieur, tel qu'il était, mal élevé, ordurier parfois, mais aussi bon vivant, aimant les femmes, la bonne chère, le billard et les quilles.
D'éminents musicologues ont essayé de découvrir des lignes de force, des influences, des styles. Personne en fait n'avait encore tenté d'expliquer ce qui fait l'originalité totale du génie de Mozart, ce qu'on appelle sa "facilité", son extraordinaire rapidité, sa capacité de composer et d'orchestrer d'un seul jet, tout en racontant une histoire. Compositeur, Premier Grand Prix de Rome, spécialiste de Verdi et de Ravel, Pierre-Petit était sans doute l'homme qui pouvait le mieux éclaircir ce problème. Il ne cherche pas à le traiter en musicologue : il se comporte en compositeur vis-à-vis d'un aîné génial, et il est parvenu à des conclusions assurément dérangeantes. C'est que, constate-t-il, Mozart n'a jamais eu le temps matériel de "composer", au sens courant et habituel du terme, tout ce qu'il a publié. Il fallait donc que son génie fonctionnât différemment. Et c'est là que la quête de Pierre-Petit devient passionnante, et qu'elle nous ouvre des horizons nouveaux. Si un copiste, travaillant toute la journée, devait recopier l'oeuvre de Mozart, il lui faudrait environ trente années de travail continu. Alors ? Comment Mozart, mort à trente-cinq ans en 1791, a-t-il pu concilier une production effarante de quantité et de qualité avec une vie quotidienne dans laquelle les divertissements, les obligations mondaines et les devoirs familiaux tenaient une très grande place ? C'est ce qu'élucide ce livre, qui en même temps offre tous les éléments d'une biographie allègrement menée.

Source : Editions Perrin