Une veuve de papier

A deux heures de New York , il est une vieille demeure au bord de la mer grise. L'été 1958, Eddie, joli garçon de seize ans, découvre l'amour dans les bras de la plus belle femme du monde, qui est aussi la plus triste, tandis qu'autour d'eux planent d'innombrables photos, gracieux fantômes de ses deux fils disparus. Ruth, sa petite fille, s'éveille au milieu de la nuit, et Ted, son mari, rusé joueur de squash et Don Juan balnéaire, écrit des contes pour enfants, des contes qui font peur...
Mais l'été finit au premier vol d'oies sauvages, et Marion s"en va, emportant les photos de ses enfants perdus, abandonnant le mari qu'elle n'aime plus, le jeune amant qu'elle n'ose pas aimer, et la fillette à laquelle elle craint de trop s'attacher.
Après cette aube nostalgique, nous retrouvons Ruth à l'automne 1990. Elle a 36 ans, est devenue une romancière célèbre, une redoutable joueuse de squash, mais aussi une célibataire anxieuse, qui appréhende le mariage avec Allan, son éditeur, et la maternité. Lors d'une tournée de promotion à Amsterdam, une virée au quartier chaud et la rencontre d'une accorte prostituée rousse la confrontent à une aventure tout droit sortie de ses terreurs enfantines...
Une veuve de papier a la verve burlesque et polissonne des meilleurs romans de John Irving ; c'est aussi un livre nocturne, sur le deuil et la mélancolie ; mais c'est peut-être surtout un conte merveilleux, où si le chagrin a la vie longue, l'amour se trouve et se retrouve.

Source : Points, Seuil